jeudi, mars 28 2024
Et contrairement à ce que pensent certains musulmans,la circoncision n’est pas un acte baptismal, elle n’est même pas une obligation canonique[1]. Elle est un simple acte d’hygiène comme le fait de se couper les ongles, et autres actes de propreté élémentaire, ainsi que le souligne un hadith du Prophète[2]. Si la circoncision ne fait pas le musulman, a fortiori le foulard ne fait pas la musulmane, à supposer que ce foulard soit une obligation pour les femmes[3]. Je fais cette correspondance entre la circoncision et le foulard, parce que j’ai constaté un phénomène cérémonial nouveau. Certains parents musulmans à l’occasion du premier jour du port du foulard de leur fille venant d’atteindre la puberté organisent une cérémonie solennelle et festive qui s’apparente à une confirmation catholique, ou à un rite de passage semblable à ceux qui célèbrent « religieusement » la circoncision des garçons, comme s’il s’agissait d’un signe d’alliance à un peuple, à l’image de ce qui existe dans le judaïsme. Or, ce sont des baptêmes incompatibles avec le droit canon musulman même le plus classique. Ces rites font tomber un ‘âlim – savant musulman – de son minbar[4] !
Le fait de changer son prénom pour une raison de conversion à l’islam n’a pas de sens non plus, car il n’y a pas de « nom musulman ». La seule condition, c’est que celui-ci ne porte pas une signification idolâtre ou porte atteinte à la dignité de l’intéressé. J’ai ainsi constaté l’existence d’une mauvaise manie chez certains convertis qui changent leur prénom initial pour un autre, arabe, comme si Jean-François et Jacqueline étaient blasphématoires !
1. Ayyâd ibn Mûsa, Ikmâl al-mu‘lim, Dâr al-Wafâ, al-ansûra (Égypte), 1998, t. II, p. 65.
2. Il y évoque cinq actes hygiéniques : la circoncision, la réduction de la pilosité pubienne et de celle des aisselles, la diminution de la moustache – afin qu’elle n’obstrue pas la bouche – et le coupage des ongles. (Bukhârî et Muslim via Abu-Huraïra, in Al-jam’ bayn as-sahîhayn de Omar al-Mawsilî, Ryad, Maktabat al-Maârif,1998, t. I, no 855, p. 325.)
3. Certains hanafites permettent à la femme de montrer leurs cheveux, sachant qu’il n’y a aucun texte (Coran ou sunna) formel et univoque qui imposerait obligatoirement cette pratique.
4. La chaire sur laquelle l’imam fait ses causeries, son cours ou son sermon lors de la messe du vendredi, qui est l’équivalent de la messe catholique, mais seulement marquée par une présence singulière des anges.
Appel à la réconciliation : Foi musulmane et valeurs de la République française – Tareq Oubrou – Édition Tribune Libre Plon – p91-92
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