Dans la réalité la majorité des musulmans négligent des pratiques pourtant essentielles, comme les cinq prières quotidiennes, pourtant deuxième pilier de l’islam, après l’attestation de la foi . Ces musulmans qualifiés de « non pratiquants » restent musulmans tant qu’ils ont la foi, conformément à la dogmatique orthodoxe, notamment sunnite. Cette doctrine stipule que les pratiques musulmanes ne valident pas la foi. On n’est pas musulman par la pratique, mais par la foi. C’est elle qui valide les pratiques et non le contraire. Aussi, en terme sotériologique c’est la foi qui sauve et non la pratique.
Il s’agit donc d’une sécularisation théologique qui découple la foi de la pratique, visant à protéger la foi en cas d’absence des pratiques religieuses et atténuant ainsi un sentiment de culpabilité aiguë que l’on trouve chez beaucoup de musulman « non pratiquants » et qui débouche souvent sur une désespérance spirituelle.
L’islam et la République – Tareq Oubrou – 2007