vendredi, novembre 22 2024
La foi est définie d’abord comme un acte du cœur et de l’esprit, une perception et une pratique intérieures. Je la conçois pour ma part confiante, sans certitude absolue, comme une foi interrogative – nous l’avons vu dans le chapitre précédent – et qui progresse grâce au doute qui en est le moteur.
D’habitude, lorsqu’on évoque l’islam en tant que religion, on pense systématiquement aux cinq piliers de l’islam. Peu connaissent le credo de la foi, encore plus important. Celui-ci consiste à reconnaître Dieu unique, ses anges, ses Livres (Révélés), ses messagers (prophètes), la Résurrection pour le Jour du jugement dernier et enfin le destin[1], dans le sens évoqué ci-dessus. Il n’est pas nécessaire de connaître le détail de ces dogmes.
Celui qui adhère à ces piliers de la foi même vaguement est musulman, sans baptême[2], sans manifestation et même sans pratiques des rites. Car les pratiques ne valident pas la foi. Le minimum à ce niveau de croyance est de consentir que Dieu est unique : « Celui qui meurt tout en sachant qu’il n’y a d’autre dieu que Dieu verra le Paradis[3] », a dit le Prophète. Avec ce hadith, le seuil de la foi est réduit au minimum, à un acte du cœur, car il n’y est pas dit qu’il fallait le déclarer publiquement.
 
1. Que je traduirais par « Ordre divin ».
2. Il n’en existe pas, comme nous venons de le voir.
3. Muslim via Othma¯ n, in Ikmal ikmal al-mu‘lim, commentaire de sahîh Muslim, authentifié par Mohammed Salem Hachem, Dâr al-Kutub al-‘Ilmiyya, Beyrouth, 1994, t. I, no 43, p. 186.
Appel à la réconciliation : Foi musulmane et valeurs de la République française – Édition Tribune Libre Plon – p94/95
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