vendredi, décembre 13 2024

Le Coran condamne le suivisme et le mimétisme. Les hommes doivent réfléchir par eux-mêmes. Il y a toujours chez les hommes ce désir de mimétisme.Or, les comportements et les croyances des autres ne sont pas forcément tous vrais. « Et quand on leur dit : “Venez à ce que Dieu a révélé au Prophète !” Ils répondent : “Nous nous contenterons de ce que nos parents nous ont légué”. Et si leurs parents ne savaient pas et s’ils étaient égarés ! » (Cr. 2 : 170) Les anciens avaient peut être l’excuse de n’avoir pas reçu de révélation de Dieu. Les contemporains du Prophète en revanche n’ont pas cette excuse. Le Coran demande à ces derniers de n’y croire qu’après avoir réfléchi individuellement ou collégialement ; et de vérifier la véracité de Mahomet. « Dis : “Je vous exhorte seulement à une chose. Pour Dieu vous vous mettez par deux ou individuellement pour réfléchir.” Votre homme – Mahomet – n’est pas un aliéné [un possédé]. » (Cr. 34 : 46)

Quête sollicitée… erreur excusée

Ce qui compte c’est l’effort intellectuel, abstraction faite du résultat. « Si, après l’effort (ijtihad), le jugement de la personne coïncide avec la vérité, cela a un double mérite sinon elle n’en a qu’un seul – celui de l’effort », assure le Prophète (Bukhârî). L’esprit des textes précise que le devoir se limite à rechercher la vérité et non forcement à l’atteindre, puisque le savoir humain reste faillible : « Vous n’avez de science que peu de choses. » En effet, les capacités intellectuelles des hommes sont différentes et limitées ; et à l’impossible nul n’est tenu (Cr. 2 : 286 ; Cr. 65 : 7). En revanche, l’erreur volontaire n’est pas une erreur, mais une faute morale : « Aucun reproche ne vous sera fait pour vos erreurs, mais il vous en sera fait pour ce que vos coeurs ont commis intentionnellement. » (Cr. 33 : 5)

Une ignorance pardonnée

L’islam qualifie la période d’avant l’islam de « temps d’ignorance » (al-jâhiliyya) et non de « mécréance », puisque les païens antéislamiques n’avaient pas reçu la révélation de Dieu. En effet, tant qu’un peuple n’a pas reçu un envoyé de Dieu doté de miracles, il n’est pas responsable à ses yeux : « Cela est un fait, ton Seigneur ne condamne pas injustement des cités dont les habitants ne sont pas avertis. » (Cr. 6 : 131) « Celui qui emprunte la voie de la vérité, il le fait pour son propre bien, et s’il s’égare c’est à son détriment. Nul ne portera le fardeau d’autrui. Et nous n’avons pas à condamner un peuple avant de lui envoyer un messager. » (Cr. 17 : 15) Lesquels envoyés ont le devoir de transmettre le message de manière très claire (Cr. 16 : 35).L’ignorance pardonnée concerne les musulmans a fortiori : « Dieu a pardonné à ma communauté l’erreur, l’oubli et les fautes sous la contrainte », dit le Prophète (Ibn-Mâjah). Cette règle a trait aussi aux erreurs dans le champ de la dogmatique. Le Prophète rapporte que Dieu a fait entrer au paradis une personne sincère dans sa foi, mais qui doutait de la capacité de Dieu à ressusciter les morts pour le Jugement dernier (Bukhârî et Muslim). Il lui pardonna son erreur, pourtant la Résurrection est un dogme cardinal en islam.

Les erreurs des Gens du Livre

« Vous allez suivre le même chemin que ceux qui vous ont précédés pas à pas : les juifs et les chrétiens. » (Bukhârî) Les chrétiens et les juifs se trompent parfois, les musulmans aussi. Et si les musulmans sont excusés quand ils se trompent dans l’interprétation de leurs Écritures (Coran et Sunna),alors les autres aussi. Notamment quand ils se trompent en interprétant avec foi et sincérité leurs Écritures, fait remarquer Ibn-Taïmya (1263-1328).

Le coran pour les nuls en 50 notions clés – collection pour les nuls culture générale – Nov 2019 – Tareq Oubrou – p86 à 87

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