vendredi, décembre 13 2024

Salât, en arabe, veut dire supplication (du‘a) ou bénédiction (barakat), etc. Il signifie essentiellement les prières canoniques. Les cinq prières quotidiennes sont le deuxième pilier de l’islam, juste après la double attestation de foi et avant l’aumône légale, le jeûne et le pèlerinage.

Forme et temps canoniques de la prière

La prière s’ouvre par l’expression : « Dieu est le plus grand » (Allâhu akbar) et se termine par la salutation : « Que la paix soit sur vous » (as-salâmu ‘alaykum). Elle s’effectue en état d’ablution dans un intervalle déterminé.Le prieur se met debout devant Dieu en direction de La Mecque pour lire une partie du Coran, notamment le premier chapitre (fatiha), se courbe, puis se relève, se prosterne, puis se relève pour s’asseoir et se reprosterne. Il aura effectué ainsi un cycle, une rakaate. La première prière (fajr) de l’aube contient deux cycles (rakaates) ; la deuxième (dhuhr) de l’après-zénith quatre cycles ; la troisième (asr), celle du milieu d’aprèsmidi, quatre cycles ; la quatrième (maghreb) juste après le coucher du Soleil trois cycles ; et la dernière (ishâ) après le crépuscule quatre cycles.Elle s’effectue en toutes circonstances. Et pour ce faire, elle bénéficie d’un ensemble d’accommodements. Celui qui ne peut l’effectuer normalement, peut l’accomplir assis ou couché, la mimer avec la tête ou par mouvements de paupières, sinon par son coeur au pire des situations.Pendant le voyage, les prières de quatre cycles sont réduites de moitié. Elles peuvent être regroupées deux à deux pour raison de voyage ou autre : les deuxième et troisième ensemble ; les quatrième et cinquième ensemble.

Lieu de prière

Masdjid en arabe. Comme son nom l’indique, il est le lieu de la protestation sujûd. Les cinq prières canoniques communautaires s’y effectuent quotidiennement après un appel (adhân) du muezzin. Néanmoins, toute la terre est un lieu de prière (masjid), souligne le Prophète (Bukhârî). Le fait de se déchausser et de prier sur un tapis ne fait pas partie du culte. C’est une question d’hygiène tout simplement. En effet, le Prophète et ses compagnons faisaient leur prière à la mosquée dans leurs chaussures, car il n’y avait pas encore de tapis. Al-Jâmi‘e est la grande mosquée où s’accomplit la prière du vendredi (salât al-jumu‘a) en plus des cinq prières quotidiennes. Elle contient deux cycles et s’effectue après un sermon de l’imam dans une écoute totale. Elle prend la place de la deuxième prière. Elle est optionnelle pour les femmes et obligatoire pour les hommes, sauf pour raison de voyage, de maladie ou autres.Toute mosquée peut redevenir un lieu profane si besoin est, sauf les trois mosquées saintes de l’islam qui sont par ordre d’importance : la mosquée sacrée (al-masjid al-harâm) de La Mecque ; la mosquée du Prophète à Médine (al-masjid an-nabawî), et la mosquée de Jérusalem (al-masjid al-Aqsâ). Elles sont aussi les seules qui peuvent être des lieux de pérégrination canonique (Bukhârî).

Prières recommandées ou facultatives

Les plus recommandées sont les prières communautaires comme celles des deux fêtes qui ressemblent à celle du vendredi : la prière de ‘îd al-fitr (fin du jeûne de ramadan) et de ‘îd al-adha (sacrifice). Il y a aussi la prière de nuit à cycle impair (witre), après la cinquième prière canonique et une autre à deux cycles (sunnat al-fajr) avant la première prière de l’aube. Il y a d’autres prières recommandées ou laissées à l’initiative du musulman selon le besoin, car la prière est aussi un soutien qui aide à surmonter les épreuves (Cr. 2 : 45 et 153).

Une prière parfaite

Si la forme de la prière compte, son fond l’est davantage, car Dieu regarde d’abord les coeurs puis les actes (Muslim). Et la vraie prière est celle d’un coeur humble. Puisqu’il n’y a pas de confession en islam, la prière est un moment privilégié pour parler avec Dieu et se livrer à lui. L’orientation vers la Qibla (La Mecque) doit être accompagnée par l’orientation du coeur vers Dieu. Selon la tradition, dès que le musulman entre en prière, Dieu met sa face devant la sienne, et dès qu’il s’en détourne, Dieu le quitte (Bukhârî). La prière ne s’interrompt qu’en cas de nécessité ou d’urgence.Aussi, une prière qui ne transforme pas éthiquement le musulman reste une prière inachevée, car elle est censée être un bouclier contre toute turpitude (Cr. 29 : 45). Le Coran associe le don à la prière quasi systématiquement (Cr. 2 : 3). Selon un hadith, la valeur spirituelle d’une prière est jugée non seulement en fonction de l’humilité qu’elle procure à l’égard de Dieu, mais aussi à l’égard desgens (Al-Bazzâr).

Le coran pour les nuls en 50 notions clés – collection pour les nuls culture générale – Nov 2019 – Tareq Oubrou – p215 à 218

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