vendredi, avril 19 2024

La pensée théologico-canonique de l’islam souffre aujourd’hui de deux confusions. La première qui touche la perception du Coran qui se qualifie d’esprit (ruh), et que l’on confond avec son contexte. On confond l’âme du Message et le corps anthropologique qu’il l’a incarné pendant tout le moment coranique. Au lieu de transmette le noyau, source de vie, on transmet l’écorce.

La deuxième est la sacralisation d’une dogmatique, notamment en matière de théologie politique (qui a produit une expérience historique califale) et d’un fiqh formalisé dans une épistémè, dans le sens foucaldien, et donc avait une pertinence mais révolue : dans une histoire qui n’a rien à voir avec notre monde d’aujourd’hui.

Le salafisme dans sa forme actuelle, phagocyté par le wahabisme, prêche un retour à une histoire imaginaire et imaginée au lieu de s’inspirer de la pédagogie coranique de sa descente (tanzîl) mais dans une réalité nouvelle. C’est ainsi que l’universalité des enseignements du Coran et de du Prophète a toujours été perpétué jusqu’à l’effondrement de la civilisation arabo-musulmane.
La seule issue est la maitrise des défis  et des interrogations que pose notre réalité actuelle. C’est indispensable. Car se tromper de réalité historique c’est se tromper de traduction du Message et de sa mise en phase avec l’exigence du temps. C’est pour cette raison qu’on ne qualifiait de savant que celui qui maitrisait la religion (char’e) et les connaissances de son époque (al-‘asre).

NOTRE HISTOIRE N’EST PAS NOTRE SHARIA, NOVEMBRE 23, 2015, ZAMAN FRANCE
Tareq OUBROU

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