dimanche, novembre 10 2024

(…) Point de contrainte en matière de foi ou de religion, comme nous l’indique plus d’un passage du Coran. « Dis que la vérité vient de Votre Seigneur. Que celui qui le veut croie donc et celui qui le veut, qu’il soit incrédule »[1].  Libre donc aux hommes de croire ou de ne pas croire, d’adhérer ou non à la religion.

Le non-musulman doit bénéficier, de la part du musulman, au même titre que son coreligionnaire, des avantages et des qualités morales les plus élevées que puisse atteindre un bon musulman, un saint. En effet, les valeurs morales établies par l’islam ignorent les frontières théologiques et idéologiques. Elles ne doivent pas s’appliquer selon une géométrie religieuse ou idéologique variable. Les engagements, les promesses et les contrats signés doivent être honorés, même au détriment de ses propres coreligionnaires : « S’ils – les musulmans – vous demandent secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours, mais pas contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte. Dieu observe bien ce que vous faites »[2].

   A cet égard, l’islam n’est pas une religion communautariste, dont la morale serait ethnocentrique. Tout en appartenant à la même communauté spirituelle, les groupes et les individus musulmans sont invités à faire leurs choix autonomes, qui doivent se construire au sein d’un réseau d’appartenances et d’allégeances multiples (culturelles, politiques, ethniques…) et non uniquement religieuses et communautaires. Cette théologie d’une allégeance spirituelle décentralisée permet en principe de trouver la juste posture morale. (…)

[1]Coran XVIII, 29.
[2]Coran VIII, 72.

L’Unicité de Dieu. Des Noms et Attributs divins (opuscule 1/10), éditions Bayane, 2006. p35-36

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