vendredi, décembre 13 2024

Un prophète, nabî en arabe, signifie « élevé », « signe » ou « repère ». En islam, il est celui qui apporte une nouvelle grave (naba’) qui lui vient de Dieu par la voix de l’ange Gabriel. La prophétie ne s’acquiert ni par raisonnement rationnel ni par inspiration mystique. On ne choisit pas d’être prophète.


Hiérarchisation des prophètes

Le musulman doit reconnaître tous les prophètes de Dieu (Cr. 2 : 136), notamment ceux qui sont cités dans le Coran. Cela fait partie du credo. Le Coran ne les mentionne pas tous (Cr. 4 : 164) et ils n’ont pas le même rang (Cr. 2 : 253). »»L’apôtre ou messager (rasûl) est un prophète ordonné et missionné par Dieu, avec l’obligation de transmettre la Révélation. C’est le cas de Noé, Abraham, Josef, Jonas, Moïse, Jésus, Mahomet, etc. »»Le simple prophète (nabî) est celui qui a reçu une Révélation, mais pas de Livre ni de nouvelle Loi. Il suit la Loi de l’apôtre qui le précède. Il n’a pas d’obligation de transmettre la Révélation aux peuples incroyants, son rôle se limite à celui de pasteur de sa communauté. Exemple : Samuel évoqué, mais pas nommé (Cr. 2, 247-248), Adam, etc.Tout prophète n’est pas apôtre, mais tout apôtre est prophète. Les plus grands prophètes (ulû al-‘azm) sont cinq : Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Mahomet.


Des femmes prophètes ?

Certains théologiens estiment que des femmes furent des prophètes : Ève, Sarah, Hagar, la mère de Moïse, la femme du Pharaon (Asia) et Marie, mère de Jésus. Mais il n’y a pas de cas d’apôtre femme connue. La raison en est peut-être que la mission apostolique est très éprouvante et nécessite une force notamment physique exceptionnelle car dangereuse, vu la grande violence avec laquelle les apôtres ont été accueillis : persécution, exil, jusqu’à leur assassinat (Cr. 2 : 87).
Le miracleLe prophète est soutenu par le miracle (al-mu‘jiza), pour le rassurer et pour signifier sa véracité auprès de son peuple. Le miracle est un acte de défiance lié au contexte du prophète, par exemple Moïse défia les sorciers prestidigitateurs et les magiciens de Pharaon (Cr. 20 : 57-74) ;Jésus défia la médecine par ses guérisons et la résurrection des morts (Cr. 5 : 110) et Mahomet défia les Arabes réputés éloquents par le Coran (Cr. 10 : 38). Il disait que les prophètes avant lui recevaient une Révélation appuyée par des miracles, sauf lui. Il reçut une Révélation (Coran) qui est aussi un miracle (Bukhârî).


Les erreurs et les péchés des prophètes

Étant des êtres humains, ils ne sont pas infaillibles par eux-mêmes. Ils sont soutenus, préservés et rectifiés par la Révélation. Il leur arrive de commettre des erreurs et même des fautes. Le Coran corrige souvent les erreurs du Prophète. Nous avons même des cas de péché avérés comme celui d’Adam ; Jonas qui fuit sa mission avant de réparer sa faute (Cr. 37 : 139-147) ; Moïse qui tue un Égyptien (Cr. 28 : 15-16), brise les Tables de la Loi et frappe son frère Aron (Cr. 7 : 150), etc.Une chose est unanime, c’est qu’ils sont protégés par Dieu quand ils transmettent la Révélation : « Nous n’avons envoyé avant toi ni prophète ni messager sans que Satan interfère dans sa transmission. C’est alors que Dieu intervient en supprimant ce que Satan insuffle et protège ainsi ses révélations… » (Cr. 22 : 52)


Le prolongement de la prophétie

Après la mort du Prophète, il ne reste plus que des savants érudits (ulema) et des rénovateurs (mujaddidûn) qui, chaque siècle, réforment intellectuellement la religion (Abu-Dâwûd). La deuxième voie qui reste au musulman est celle des saints, des élus de Dieu (awliyâ) ou des gnostiques (‘ârifûn) qui reçoivent des inspirations grâce à leur expérience mystique et leur pratique sincère des enseignements du Prophète. Ce sont des inspirés – muhaddathûn – qui entendent les anges parler dans leur coeur ou dans leur esprit (Bukhârî). « Révérez Dieu et Il vous enseignera », confirme le Coran (Cr. 2 : 282).Le saint (al-waly) peut accomplir un prodige (karâma), une sorte de prolongement du miracle du Prophète, qui le soutient et qui le rassure sur l’authenticité de son cheminement. Cette deuxième catégorie de musulmans est celle des réformateurs par l’exemple moral et spirituel qu’ils donnent.


Le coran pour les nuls en 50 notions clés – collection pour les nuls culture générale – Nov 2019 – Tareq Oubrou – p221 à 224

Previous

Le culte

Next

Le croyant (mu’min) et le musulman (muslim)

Check Also