jeudi, décembre 26 2024

 La question cruciale qui se pose à un certain égalitarisme radical et jusqu’au-boutiste est de quel modèle la femme doit-elle s’émanciper et pour réaliser quel modèle ? Or ignorer dès le départ les différences, la division des deux sexes, l’idéologie égalitariste serait bien obligée d’opter pour l’un des modèles, celui de l’homme bien sûr. La logique « universaliste », s’opposant au « différentialisme », aura à surmonter l’androcentrisme ancien, ce phallocentrisme encore pesant. Or ce type de féminisme est entrain de devenir paradoxalement et monstrueusement -dans le sens génétique- sa forme moderne. Il est illustré entre autre domaine par le développement d’un certain type de sports, tel que le culturisme, qui permet de travailler anatomiquement le corps féminin pour se conformer le plus possible aux étalons physiques de l’homme. Car incapable de trouver d’autres sources où s’abreuver, ce féminisme égalitariste -conscient ou inconscient, idéologique ou non- en voulant réduire jusqu’à l’insignifiance la différence homme-femme ferait allégeance à l’idéologie masculine, renforçant le paradigme masculin à penser l’espèce humaine. Ce qui reviendrait à une autre forme de soumission de la femme au modèle masculin jusqu’à ne revendiquer plus rien d’autre, c’est à dire aller jusqu’à l’abdication du féminin, sa disparition, par la fusion à l’idéologie de l’autre (l’homme). Cette erreur monumentale de S. Beauvoir est à éviter. Avec son « deuxième sexe », celle-ci a effectivement lancé le pavé dans la mare, mais elle n’a pu sortir de la domination intellectuelle qu’exerçait sur elle Sartre. Son ouvrage n’est qu’une illustration de la théorie de l’Autre de Sartre. « Ainsi, note S. Lilar, alors même qu’elle se voulait chantre de l’émancipation égalitaire de la femme, Simone de Beauvoir, plus que jamais, faisait acte d’allégeance à ce qui, pour elle, personnifiait le mâle, à savoir Sartre », un homme, qu’elle a déclaré un jour comme son dieu.

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– Stephen Jay Gould, Darwin et les grandes énigmes de la vie, p24.1957. Edition Pygmalion/Gérard Watelet, pour la traduction française (collection point Science)

– Jacques Ruffié, de la biologie à la culture, p.46. Flammarion. 1976

– Comme la démontré K. Lôwith dans le livre histoire et salut, sous titré par les présupposés théologiques de la philosophie de l’histoire. Ce livre constitue en quelque sorte l’application du « théorème de la sécularisation » énoncé par Karl Schmitt.

– Voir l’article de jean Arcady Meyer, Agnés Guillot.

– Robotique évolutionniste. POUR LA SCIENCE n°284 Juin 2001.

– Paul Feyerabend. Contre la méthode. Chapitre 19. 1979, Edition du Seuil, pour la traduction française

– Voir le chapitre -11, les mêmes, nouveaux réplicateurs (in Richard Dawkins. Le gène égoïste) Ils sont l’équivalent des gènes, au niveau de la culture. Les gènes sont transmis biologiquement, les mèmes culturellement. Les deux sont en liens, et il y a possibilité d’action des mèmes sur la modification des gènes.

– Philippe Liotard, Le corps humanimal de mutant asexués,

– p.40, article in Science de l’homme et société, n°73, Décembre 2004 Janvier 2005.

– Mais ou sont passé les genres ? de Nancy Midol in op. cit.

– Friedrich Wilhelm Schelling. Introduction à la philosophie de la mythologie. 1998. Gallimard

– Fabio Lorenzi-Cioldi. Individus dominants et groupes dominés, images masculines et féminines. 1988. Presse universitaire de Grenoble.

– John Rawls. Théorie de la justice. P. 132 -133, Edition Seuil (Collection Point).

– Doreen Kimura, Cerveau d’homme, cerveau de femme ? p.14. 2001. Edition Odile Jacob

– P.Bourdieu. La domination masculine. P.98. 2000. Seuil. Ibid.p 100.

– Sylviane Agacinski. Politique des sexes, précédée de mise au point sur la mixité. P. 116. Seuil. 2001.

– Pierre Bourdieu. Op. cit. p. 123.

– Yves Christen, L’égalité des sexes (L’un n’est pas l’autre), p.123. 1987. Edition du Rocher.

L’égalitarisme féministe et l’évolution. Entre le progrès et le déclin, en l’absence d’une philosophie des limites.

Tareq Oubrou, revue Actualis, Islam et société, n°4- 2005

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