mardi, décembre 3 2024

Elles concernent surtout le domaine normatif, celui des pratiques. La première catégorie est celle des versets principiels et paradigmatiques, ceux qui parlent des valeurs universelles comme le respect de la vie, des biens, la liberté religieuse, l’honneur et la dignité des personnes.

Ce qu’on appelle les finalités de la sharia (maqâsidu asharî‘a). Il s’agit aussi de la justice et de la bienfaisance (Cr. 16, 90). La deuxième catégorie est celle des versets qui traduisent ces mêmes valeurs et principes dans des pratiques souvent en relation avec le « moment coranique ».

Par exemple, ce qui est universel et absolu (la première catégorie citée, donc), c’est de préserver et cultiver la paix conformément aux versets qui appellent à la justice, à la réconciliation, au pardon. Ils sont nombreux et nous en citerons ici quelques-uns. « Et s’ils optent pour la paix, alors fais de même ! », dit le Coran au Prophète (Cr. 8, 61). Un deuxième verset précis : « Quant à ceux qui se défendent après avoir subi une injustice, ceux-là ne seront pas blâmés. […] Or, s’ils patientent et pardonnent, alors ils auront fait preuve d’une bonne résolution morale » (Cr. 42, 41-43). Enfin, cet autre verset principiel qui demande : « Dieu ne vous interdit pas d’être bienfaisants et justes envers ceux – les non-musulmans – qui ne vous ont pas combattus à cause de votre religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Dieu aime les justes » .

En revanche, ce qui est circonstanciel (la deuxième catégorie), ce sont les passages qui appellent au combat, qu’il faut replacer dans leur contexte : il s’agissait alors de défendre l’intégrité physique et la foi des musulmans attaqués par les ennemis de l’époque. Nous n’en citerons qu’un seul. « Pourquoi ne combattez-vous pas des gens qui ont violé leurs serments, qui ont chassé le Prophète ; en plus ce sont eux qui vous ont attaqués les premiers » (Cr. 9, 13). Il ne s’agit aucunement dans le Coran de mener une guerre pour imposer ou diffuser la foi, mais seulement pour la défendre.

Toute confusion entre ce qui est principiel et ce qui est circonstanciel en ce domaine pourrait être une trahison de l’essence même de l’esprit des textes.

Quelle place pour l’Islam dans la République ? pour les Nuls – ça fait débat – FIRST Édition – 2021 – Tareq Oubrou – p32 à 33

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