mardi, décembre 3 2024

(…) Dieu se manifeste à l’Homme à travers des signes (âyât). Ces traces interpellent l’intelligence autant que la sensibilité, la logique autant que le psychologique qu’il s’agisse de signes coraniques ou de signes cosmiques. Par la contemplation et l’intellection, on peut sonder les marques sémiologiques qui indiquent sans révéler ni dévoiler totalement et définitivement l’essence des choses, notamment l’Unicité de Dieu.
Plusieurs passages du Coran invitent en effet le cheminant à contempler et à méditer les signes de Dieu, de comprendre les choses intellectuellement et esthétiquement : par le raisonnement et l’entrée en résonance avec les choses. Selon cette double perspective le dévoilement pourrait être une méthode épistémologique phénoménologique de la connaissance.

En effet, tout a été donné divinement et ce dès les commencements. C’est ainsi que les vérités de ce monde se révèlent à notre esprit par dévoilement et ce progressivement, dans le sens où il s’agit d’accueillir et non de cueillir en dehors et loin de nous le fruit de la connaissance. Le dévoilement rejoint ici la notion de révélation intérieure des vérités déposées au fond de notre (in)conscience, qu’il faudrait juste creuser pour que jaillisse en nous cette source de la connaissance divine intarissable et que la sédimentation du temps et de la culture a enseveli sous la poussière de l’oubli. (…)

Tareq Oubrou Grand Imam de Bordeaux
LE DEVOILEMENT (EL-KASHF) POUR UNE EPISTEMOLOGIE SOUFIE DE LA CONNAISSANCE, Cet article se trouve dans la revue « Horizons Maghrébins-le droit à la mémoire, n° 65/2011, 27e année » p.172-180

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