Une Révélation à deux strates : Le Coran, et la Sunna.
Pour les musulmans, le Coran est d’origine divine et d’expression divine, sa forme linguistique n’est pas l’œuvre du Prophète. La sunna, elle, est d’inspiration divine mais d’expression humaine, ce qui la relativise par rapport au Coran. La sunna est définie comme le corpus des actes, des paroles et des approbations du Prophète. Sa narration et sa transmission pourraient se confondre avec l’interpolation et l’interprétation, puisque les disciples du Prophète transmettaient souvent ce qu’ils auraient compris des paroles et des actes du Prophète et non leur substance exacte. Ce n’est pas le cas pour le Coran qui est transmis et appris par cœur et à la lettre.
Cette distinction entre le statut du Coran et celui de la Sunna est une autre forme de sécularisation dans le sens de la séparation de deux ordres d’une même Révélation.
Aussi, toute la Sunna n’est pas de l’ordre de la Révélation, car tout n’était pas religieux dans les comportements du Prophète. Nous avons dit qu’il agissait aussi en tant que chef d’une Cité et pas forcément en tant que Prophète. Cet aspect est qualifié par certains savants de « sunna non normative » (Sunnat az-zawâ’id).
La vocation de la terre sainte – Édition Lessius – p218
Tareq Oubrou