jeudi, novembre 21 2024

En effet, si tout était dans le Coran et la Sunna les primo-musulmans, les « pieux ancêtre » (as-salaf as-sâlih), n’auraient pas besoin de la dogmatique (al-‘aqîda) comme science. Après l’interruption de la Révélation, les savants musulmans, héritiers du Prophète, ont continué à répondre à des questions posées par des croyances et des philosophies nouvelles que l’islam a rencontré par la suite. Ces savants dogmaticiens ont compris que l’histoire ne s’arrête pas et que le message coranique doit continuer sa marche à travers ce qu’il a amorcé comme principe d’adaptation des principes aux différentes réalités. En effet, les théologiens ou dogmaticiens musulmans, y compris les plus orthodoxes comme les hanbalites, ont dû introduire dans leur vocabulaire des concepts philosophiques grecques pour traduire les dogmes coraniques. Ils parlent de l’ « Essence » (adh-dhâte) de Dieu, « dissimilitude -de Dieu- par rapport aux accidents » (al-mukhâlafatu li al-hawâdith), etc. Ces concepts dogmatiques, entre autres, sont des emprunts sémantiques grecques.

Si tout était dans le Coran et la Sunna on aurait pas non plus besoin du fiqh et ses fondements, et dont la plus part des canons se réfèrent aux coutumes des peuples rencontrés par l’islam. En effet, il y a une règle principologique ( fondement du droit canon musulman) qui dit que : « la coutume, les conventions sociales, l’usage… sont une sharia à respecter » (al-‘âda sharî‘a muhakkamat). Cette règle ne concerne pas le culte (les prières canoniques, le jeune, le pèlerinage..) ni les valeurs éthiques universelles, commun à toute l’humanité (respect de la vie et de la dignité humaine, le principe de justice,…)

NOTRE HISTOIRE N’EST PAS NOTRE SHARIA, NOVEMBRE 23, 2015, ZAMAN FRANCE
Tareq Oubrou Grand Imam de Bordeaux

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