Le Prophète rapporte qu’une personne voyant un chien mourir de soif, tellement assoiffé qu’il léchait le sol dans l’espoir d’en tirer quelques gouttes d’eau, lui donna à boire par compassion. Grâce à ce geste de miséricorde, dit le Prophète, il fut accueilli par Dieu dans sa grâce[1]. Sauver une âme, même celle d’un animal, est une pratique qui peut mener vers le salut alors qu’une prière, un jeûne, une aumône ou un pèlerinage arrogants et ostentatoires ne garantissent pas le salut, au contraire. Dans ce hadith, ne sont d’ailleurs pas précisés l’identité religieuse de cette personne musulmane, ni même si elle est « pratiquante » ou pas, monothéiste, juive ou chrétienne, bouddhiste, ou même athée ou agnostique. Dans une autre variante, il s’agit d’une prostituée qui donne à boire à un chien. Celle-ci fut accueillie dans la grâce de Dieu[2].
En effet : « Celui qui fait ne serait-ce qu’un atome de bien le verra – sa récompense – [le Jour du Jugement] […][3] », dit le Coran. Une chose reste certaine, le musulman « non pratiquant » n’existe pas dans la réalité, car il y a – et il y aura – toujours le bien dans le coeur de l’humanité, dont même ce musulman qualifié à tort comme tel fait partie. En effet, je ne connais pas un être humain qui n’ait jamais pratiqué le bien.
1. Bukhârî et Muslim via Abu-Huraïra, Al-jami’e bayn assahîhayn d’Omar al-Mawsilî, Maktabat al-Ma’ârif, Riyad, 1998, t. I, no 781, p. 301.
2. Muslim via Abu-Huraïra, op. cit., t. I, no 782, p. 302.
3. Coran (99, 1).
Appel à la réconciliation : Foi musulmane et valeurs de la République française – Tareq Oubrou – Édition Tribune Libre Plon 2019 – p100 à 101