Le Coran évoque deux catégories : le croyant (mu’min) et le musulman (muslim). Dans les Écritures, leur sens se confond parfois. Dans certains passages, le statut de croyant est plus élevé que celui du simple musulman qui se contente des pratiques exotériques (visibles), alors que le croyant y ajoute les pratiques ésotériques (intérieures) comme la sincérité, la véridicité, l’amour du bien pour les autres, la compassion, le rejet de toute envie ou haine à l’égard des autres : « Les [certains] campagnards disent qu’ils sont croyants. Dis[-leur que] vous n’êtes pas encore croyants, mais que vous êtes musulmans en attendant que la foi pénètre vos coeurs » (Cr. 49, 14). Ici, le Coran indique clairement qu’il ne suffit pas d’être musulman en apparence pour être un vrai croyant. Le premier est un musulman qui fait les choses, parfois mécaniquement entraîné par l’habitude et par le groupe ; quant au croyant, il est un musulman qui fait les choses avec coeur et conscience individuelle. Dans un hadith, le Prophète fait trois distinctions […]
Quelle place pour l’Islam dans la République ? pour les Nuls – ça fait débat – FIRST Édition – 2021 – Tareq Oubrou – p42