(…) Un nouveau discours sur l’islam audible et intelligible à nos contemporains est plus que nécessaire. Cela passe en partie par une théologie d’acculturation qui consiste à « envelopper » le message coranique par la culture du temps, bien sûr avec des règles d’acceptation et de réfutation de celle-ci, quand elle est antinomique à l’essence du message coranique lui-même. Cette théologie ou théorie d’acculturation ou visibilité proximale aussi intellectuelle, pratique que sémantique et sémiologique est nécessaire pour la transmission du message spirituel coranique aux nouvelles générations musulmanes.
Elle est nécessaire comme moyen de communication avec les aires culturelles et civilisationnelles non musulmanes dans lesquelles se trouvent aussi des minorités musulmanes et qui représentent environ le tiers des musulmans dans le monde.
Aussi l’Homme développe-t-il une nouvelle perception du temps, de l’espace et de la complexité du réel. Cette nouvelle situation anthropologique doit nous inciter à inventer une phénoménologie qui s’inspire du Coran par le biais de la théologie de la Révélation qui nous montre comment l’esprit coranique a pris forme dans le réel et comment il a pénétré la conscience de l’humanité du moment coranique pour s’en inspirer afin de répondre à la conscience collective de notre humanité d’aujourd’hui. C’est un vaste chantier.
Pour cela il faudrait commencer par développer une théologie optimiste de l’Homme, crée à l’image de Dieu et selon la fitra, qui permet au musulman au-delà des différences de vivre avec les autres, non musulmans. Si le Ciel nous divise, ce bas monde, lui, nous uni. Ce qui veut dire qu’il faudrait travailler pour une théologie d’un Salut dans ce bas-monde qui profite à toute l’espèce humaine et qui préserverait la nature, entres autres chantiers. (…)
LE CORAN, OU LE MYSTERE D’UN SOUFFLE (RUH), communication 2012 – Tareq OUBROU