« Je ne suis envoyé que pour parfaire la vertu [morale] (akhlâq)[1] », a dit le Prophète, précisant ainsi l’essence même de sa mission, qui ne consiste pas à inventer la vertu, mais à l’accomplir. Avoir de la compassion et de l’attention à l’égard des autres – y compris les êtres vivants qui ne sont pas de notre espèce – est une pratique de grande importance, salvifique sotériologiquement[2] parlant. Le Prophète rapporte qu’une personne voyant un chien mourir de soif, tellement assoiffé qu’il léchait le sol dans l’espoir d’en tirer quelques gouttes d’eau, lui donna à boire par compassion. Grâce à ce geste de miséricorde, dit le Prophète, il fut accueilli par Dieu dans sa grâce[3]. Sauver une âme, même celle d’un animal, est une pratique qui peut mener vers le salut alors qu’une prière, un jeûne, une aumône ou un pèlerinage arrogants et ostentatoires ne garantissent pas le salut, au contraire.
1. Rapporté par l’imam Malik, al-Hakim, Ahmed et autres via Abu-Huraïra entre autres compagnons du Prophète, in Silsilat alahâdîth as-sahîha d’Al-Albâny, maktabat al-ma’ârif, Riyad, 1995, t. I, no 45, p. 112.
3. La sotériologie est la doctrine du salut des âmes dans l’autre monde. Nous la trouvons dans les religions révélées, notamment dans le christianisme et l’islam.
2. Bukhârî et Muslim via Abu-Huraïra, Al-jami’e bayn assahîhayn d’Omar al-Mawsilî, Maktabat al-Ma’ârif, Riyad, 1998, t. I, no 781, p. 301.
Appel à la réconciliation : Foi musulmane et valeurs de la République française – Tareq Oubrou – Édition Tribune Libre Plon 2019 – p100 à 101