samedi, novembre 23 2024
Il s’agit de la fin des temps, de la Résurrection (al-ba‘th), du Jugement dernier (al-hisâb) et enfin de la demeure ultime des hommes. Elle traite fondamentalement du salut des âmes. Le sujet figure parmi les trois dogmes cardinaux du Coran, le troisième après celui de l’unicité de Dieu et la prophétie de Mahomet.
La fin des temps (as-sâ‘at)
Une apocalypse cosmique générale surgira par surprise (Cr. 7 : 187). Personne ne connaît son heure, pas même le Prophète (Cr. 7 : 187 et Cr. 33 : 63). Des signes précurseurs (‘alâmât as-sâ‘at) la précéderont. Le croyant est invité à se tenir toujours prêt pour la rencontre avec Dieu au lieu de la guetter (Bukhârî), car sa propre apocalypse l’attend (al-qiyyâma as-sughrâ), une mort souvent imprévisible mais certaine. Elle ouvre sur la vie tombale (al-barzakh) en attendant la Résurrection générale.
La Résurrection universelle
Celui qui a commencé la création est capable de la reproduire, argumente le Coran (Cr. 21 : 104 et Cr. 36 : 77-79). Il évoque l’exemple de la résurrection de la terre quand les graines sèches et donc mortes donnent naissance à des plantes vivantes qui croissent (Cr. 30 : 50 et Cr. 41 : 39). Le réveil après le sommeil est aussi présenté comme une petite résurrection (Cr. 39 : 42), etc. Tout cela constitue une préfiguration de la Résurrection finale. Les corps et les âmes se rejoindront une deuxième fois (Cr. 81 : 7). Les djinns, les hommes (Cr. 6 : 128), et même les animaux (Cr. 81 : 5) seront tous ressuscités.
Le Jugement dernier
Ce jour-là, Dieu viendra avec ses anges de toutes sortes (Cr. 69 : 17 ; Cr. 89 : 22). Il viendra pour trancher en tant que Roi du jour du Jugement (Cr. 1 : 4). Après avoir lu un registre qui renferme toutes ses paroles et ses actes (Cr. 17 : 13-14), chaque personne sera confrontée à Dieu et jugée individuellement et discrètement (Bukhârî). Il y aura des intersessions (chafâ‘at) après permission de Dieu (Cr. 2 : 255). La plus grande (chafâ‘a al-kubrâ) est réservée au Prophète (Bukhârî). Intercéderont aussi les anges, les prophètes, les enfants, les pauvres, etc. Ce sera un jour de grands étonnements et d’énormes surprises (Cr. 39 : 47).
La demeure finale
Le Coran parle aux Arabes vivant dans un milieu hostile, désertique. Il leur parle d’un paradis où il y a des fleuves d’eau, de lait et de miel et des fruits qu’ils connaissent. Il leur parle aussi des houris, ces femmes très blanches avec de gros yeux, le modèle même de la belle femme pour les hommes dans ce contexte. Et étant donné qu’elles sont plus pudiques, le Coran parle plus implicitement aux femmes en faisant allusion aux beaux garçons du paradis (wildân et ghilmân), etc. Tout cela correspond à la culture et à l’imaginaire des Arabes d’alors. Au-delà de ces descriptions attractives métaphoriques et circonstanciées en phase avec le contexte de cette époque, le Coran tient parallèlement à préciser que l’imagination humaine ne peut rendre compte de la réalité réelle du paradis (Cr. 32 : 1). Dieu y a réservé ce qu’« aucun oeil n’a jamais vu, ni une oreille n’a entendu, ni un esprit n’a pu imaginer » (Bukhârî). Quant à l’enfer, il est aussi décrit comme une réalité qui inspire la crainte avec des descriptions qui peuvent effrayer nos contemporains, alors qu’elles ne sont que celles correspondant à l’imaginaire et au tempérament des Arabes de l’époque. Il symbolise la colère de Dieu certes, mais temporaire, car elle sera vaincue par une miséricorde universelle et éternelle (Bukhârî). L’extinction de l’enfer est défendue par un certain nombre de disciples du Prophète et savants de l’islam. Elle est confirmée implicitement par trois passages du Coran (Cr. 6 : 128 ; Cr. 11 : 106-107 ; Cr. 78 : 23). Quant au paradis, il est éternel et est à l’image de la miséricorde de Dieu, immense et infinie.
Le coran pour les nuls en 50 notions clés – collection pour les nuls culture générale – Nov 2019 – Tareq Oubrou – p96 à 98
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